Ouagadougou accueille un colloque international sur l’intelligence artificielle et l’éducation en Afrique

Ouagadougou – L’intelligence artificielle (IA) au service de l’éducation en Afrique était au cœur d’un important colloque international, ouvert ce jeudi 10 juillet 2025 à l’Institut National des Sciences des Sociétés (INESS) de Ouagadougou. Organisé sur deux jours, l’événement rassemble enseignants-chercheurs, experts et acteurs du numérique autour du thème : « Langues, langages numériques, intelligence artificielle et éducation en Afrique ».
Dans un contexte mondial marqué par l’essor rapide des technologies de l’IA, cette rencontre vise à explorer les opportunités qu’offre cette innovation pour transformer les systèmes éducatifs du continent. Objectif : susciter des réflexions concrètes et proposer des pistes d’intégration de l’IA dans les politiques éducatives africaines, tout en tenant compte des réalités linguistiques et culturelles locales.
Pour Aoua Carole Congo épouse Bambara, directrice de l’INESS et présidente du comité d’orientation du colloque, cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale de valorisation des langues et de promotion d’une éducation adaptée. « Ce colloque est un acte patriotique en matière de recherche, non seulement pour le Burkina Faso, mais aussi pour l’Afrique », a-t-elle affirmé, rappelant la création récente de la Commission nationale des langues nationales.
La pertinence du thème a également été saluée par Ky Jean Célestin, représentant du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qui a souligné l’importance d’initiatives tournées vers des solutions locales aux défis globaux.
La conférence inaugurale a été animée par le professeur Mamadou Sanogo, directeur de recherche à l’INESS. Il a dressé un état des lieux sans détour : langues locales sous-équipées, manque de ressources numériques, faible intégration des technologies dans l’éducation. « Nous faisons face à un triple défi : technologique, linguistique et éducatif. Il est urgent d’agir », a-t-il plaidé, appelant les chercheurs et praticiens à se mobiliser.
Au programme de ces deux journées : panels, conférences et échanges interdisciplinaire pour jeter les bases d’une stratégie africaine d’appropriation de l’IA au service de l’éducation, tout en respectant la diversité linguistique du continent.
Stella S.