Afrique du Sud : L’ANC face à une croisée des chemins, renouvellement ou disparition ?

Après trois décennies au pouvoir, le Congrès national africain (ANC) se retrouve dans une situation sans précédent. Affaibli par une défaite historique lors des élections de mai 2024, où il n’a recueilli que 40 % des suffrages, le parti emblématique de Nelson Mandela est désormais contraint de partager le pouvoir au sein d’un gouvernement d’unité nationale. Au cours d’une déclaration à Cape Town, Cyril Ramaphosa, Président sud-africain et leader de l’ANC, a reconnu que le parti fait face à une « crise existentielle » et doit impérativement se réinventer pour espérer rester pertinent sur la scène politique.
La montée en puissance du nouveau parti « uMkhonto weSizwe » (MK), fondé par l’ex-président Jacob Zuma, a aggravé les défis de l’ANC, déjà fragilisé par des scandales de corruption. Cependant, Cyril Ramaphosa reste optimiste, affirmant que l’ANC survivra à ces turbulences grâce à une réorganisation et à un dialogue national inclusif. Ce dialogue vise à instaurer un nouveau consensus sociopolitique, bien que certains au sein du parti craignent qu’il ne renforce l’influence de leurs partenaires de coalition, notamment l’Alliance démocratique (DA).
Malgré les tensions internes et les défis électoraux, le Président sud-africain a insisté sur le fait que les principes fondamentaux de l’ANC restent intacts. Pour lui, le gouvernement d’unité nationale est une opportunité de réflexion et de collaboration, indispensable pour préparer un éventuel retour en force. À condition toutefois que le parti tire les leçons de ses échecs récents et renoue avec ses bases.
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Franck BALIMA