Burkina Faso / Diviser pour régner : Attention aux pièges de certains médias français

Autrefois, les guerres se gagnaient avec des fusils. Aujourd’hui, elles se jouent aussi avec des claviers et des caméras. Depuis que le Burkina Faso a décidé de prendre son destin en main, de parler haut de sa souveraineté et d’agir pour sa sécurité, une autre bataille s’est déclenchée, plus silencieuse, plus perfide : celle de la désinformation.
Dans les villages du Sahel comme dans les grandes villes, chacun sent que quelque chose a changé. Le pays s’organise, résiste, et avance, malgré les menaces. Mais pendant que les soldats et les volontaires se battent sur le terrain contre les groupes terroristes, une autre armée, invisible celle-là, mène l’assaut dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Articles mensongers, images sorties de leur contexte, récits exagérés : certains médias étrangers, souvent éloignés de la réalité du terrain, multiplient les publications qui sèment le doute, la peur, et parfois la haine. Ils parlent du Burkina sans le connaître, et souvent, sans même écouter sa population.
Le but ? Faire croire que le pays est à feu et à sang, que ses autorités sont isolées, et que les efforts de défense ne sont que des prétextes à des abus. Pire encore, certains tentent de présenter le conflit comme une guerre entre ethnies, comme si le peuple burkinabè était condamné à se diviser.
Les Burkinabè savent reconnaître les discours qui viennent pour nuire. Ils savent aussi que derrière certains articles « d’analyse », il y a des agendas politiques, des intérêts économiques, ou des nostalgies coloniales mal dissimulées.
Alors, que faire face à cette guerre des récits ? Il faut répondre. Pas avec la haine. Mais avec la vérité.
Cela commence par soutenir les journalistes locaux, qui connaissent les réalités, et qui racontent ce qu’ils voient, non ce qu’on leur dicte. Il faut aussi former les citoyens à reconnaître les pièges de l’information : une photo truquée peut faire plus de dégâts qu’un discours de haine.
Les écoles, les radios locales, les leaders communautaires doivent participer à cet effort. Il ne s’agit pas seulement de défendre l’image du pays, mais de préserver sa cohésion, sa paix et son avenir. Car une société qui se divise à cause d’un mensonge est une société affaiblie.
Oui, les mots peuvent blesser. Mais bien utilisés, ils peuvent aussi guérir, rassembler, et bâtir. Le Burkina Faso n’est pas en guerre contre un peuple ou une ethnie. Il est en lutte pour sa dignité, pour sa souveraineté, et pour que chaque citoyen puisse vivre libre, informé, et debout.
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Franck BALIMA